Les dangers des réseaux sociaux

Les dangers des réseaux sociaux

12 mars 2018 3 Par Aldolinux

Facebook, Twitter, Instagram, tous les jours nous sommes sollicités pour consulter de l’information ou participer à un échange sur les réseaux sociaux. Que ce soit sur une page internet par l’ajout d’un logo « partager » ou « j’aime », ou sur des supports beaucoup moins numériques comme toutes ces émissions radio ou télévisées qui proposent à leurs auditeurs de réagir à l’information sur leur page…

On devrait se réjouir de voir autant de plateformes d’échange, après tout, cela permet une meilleure communication et rapproche les gens… non ? Tout cela n’est malheureusement pas sans danger, et nous vous proposons d’en lister les principaux selon-nous.

1 – Une atteinte à votre vie privée :

Lorsque vous vous inscrivez sur un réseau social « non libre », c’est à dire appartenant à une société commerciale, vous devez accepter des conditions générales d’utilisation. Rares sont les personnes à lire ce pavé indigeste, pourtant il contient des informations importantes sur la gestion de vos données personnelles. Prenons l’exemple de Facebook.

Vos partages ne vous appartiennent plus tout à fait :

Tout est dit dans cet extrait : quand vous postez sur Facebook, vous donnez une licence de propriété intellectuelle de votre post à Facebook jusqu’à la suppression de celui-ci.

(extrait de la page https://www.facebook.com/legal/terms mars 2018)

Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos, vous nous donnez spécifiquement l’autorisation suivante, conformément à vos paramètres de confidentialité et des applications : vous nous accordez une licence non exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation avec Facebook (licence de propriété intellectuelle). Cette licence de propriété intellectuelle vise à rendre disponibles les Services Facebook qui vous sont proposés ainsi qu’aux autres personnes qui les utilisent ou y accèdent, et se termine lorsque vous supprimez vos contenus de propriété intellectuelle ou votre compte, sauf si votre compte est partagé avec d’autres personnes qui ne l’ont pas supprimé.

Un fichage généralisé :

Facebook utilise vos carnets de contact pour créer des fiches sur vos relations, quelles soient sur son réseau social ou non. Toute personne utilisant l’application du réseau social sur son téléphone, transmet à Facebook toutes les informations de ses contacts.

(extrait de la page https://www.facebook.com/about/privacy mars 2018)

Vos réseaux de contacts.
Nous recueillons des informations sur les personnes et les groupes avec lesquels vous êtes en contact, ainsi que la manière dont vous interagissez avec eux (par exemple, les personnes avec qui vous communiquez le plus ou encore les groupes au sein desquels vous aimez vous exprimer). Nous recueillons également les coordonnées que vous téléchargez, synchronisez ou importez (un carnet d’adresses, par exemple) à partir d’un appareil.

Sympa les amis qui transmettent des données sans l’accord de leur propriétaire ! Iriez-vous donner le numéro de votre mère ou de vos enfants à votre boulanger ? Évidemment non, cette excellente vidéo en caméra cachée le montre : vous avez beaucoup plus confiance en vos appli. qu’en vos commerçants.

Récupération de votre activité hors du réseau social :

Non content de récupérer vos contacts et d’analyser ce que vous publiez de façon volontaire sur son réseau social, Facebook récupère également un historique des sites que vous avez visités. Comment ? Tout simplement grâce à cette myriade de petits boutons « j’aime » que l’on retrouve sur les sites et qui sont autant d’espions qui envoient des informations directement à Facebook.

(extrait de la page https://www.facebook.com/about/privacy mars 2018)

Informations provenant des sites web et des applications qui ont recours à nos Services.
Nous recueillons des informations lorsque vous visitez ou utilisez des sites web et des applications de tiers qui ont recours à nos Services (par exemple, lorsqu’ils incluent nos boutons J’aime ou Se connecter avec Facebook, ou encore lorsqu’ils font appel à nos services de mesure et de publicité). Ceci comprend des informations sur les sites web et les applications que vous consultez, votre utilisation de nos Services sur ces sites web et applications, ainsi que les informations que le développeur ou l’éditeur de l’application ou du site web partagent avec vous ou avec nous.

Nous avons réalisé une vidéo didactique sur le sujet, la voici :

Une vision altérée de votre flux d’actualité :

Vous pourriez croire que pour ne rien rater de l’actu de vos amis et les pages qui vous intéressent, il suffit de les ajouter en « amis »… détrompez-vous. Facebook sélectionne pour vous (c’est-à-dire à votre place) les actualités qui remontent dans votre flux. C’est un levier très puissant pour Facebook pour monétiser les pages entreprises, en effet pour qu’elles puissent remonter dans vos flux d’actualité, elles doivent passer par la caisse « paiement ». Quant à l’actualité des profils « perso », c’est l’algorithme de Facebook qui choisit pour vous en fonction de vos goûts et de vos réactions précédentes.

2 – une source potentielle de « fakenews »

Qu’ils soient libres ou « privateurs », les réseaux sociaux présentent également un risque de désinformation majeure. N’importe qui en effet peut publier n’importe quoi. Loin de nous l’idée de jeter le bébé avec l’eau du bain, nous préférons juste vous rappeler que lorsque l’on trouve un article sur le net, avant de le partager il faut :

  • Identifier l’auteur de l’article : l’auteur est-il juge et parti ?
  • Vérifier quand l’article a été rédigé : est-ce toujours d’actualité ?
  • Y-a-t-il d’autres sources qui corroborent ce propos ?

Voici quelques exemples de rumeurs qui circulent et qui auraient pu être stoppées en appliquant les questions ci-dessus :

Ici une personne présente côte à côte deux articles  pour dénoncer l’iniquité de la justice.

  • le post date de janvier 2017, les articles de septembre 2016.
  • un commentaire dit « vive la France »… alors que ces articles évoquent des faits qui se sont passés en Suisse (Canton de Valais).
  • ce post vient d’une page de « motards » et traite des limitations de vitesse…

Deuxième exemple :

Dans ce post, la photo présente une étiquette où l’on peut lire : « Fourrure naturelle de chien viverrin » et on peut lire ensuite « voilà ce qu’on trouve à SPORT 2000 ». Or :

  • on ne connaît pas l’auteur de la photo ;
  • on ne voit pas le produit dans son ensemble et encore moins le ticket de caisse prouvant l’achat de ce dernier dans un établissement de l’enseigne SPORT 2000.

On pourra remarquer l’internaute en commentaire, qui a eu le bon réflexe face à ce genre de post : aller vérifier l’information, ici sur le site Hoax.

 

3 – le paradis des voleurs et des usurpateurs d’identité

On n’y pense pas forcement, mais tout ce que l’on poste peut être réutilisé contre nous !
Vous courez régulièrement, vous êtes fier de votre progression, alors vous postez vos exploits ; vous faites le décompte avant vos vacances à Bornéo ? Bravo : vous indiquez à de potentiels cambrioleurs, quand votre domicile est inoccupé.

Pire encore, les données personnelles que vous laissez au fur et à mesure de vos posts peuvent permettre d’usurper votre identité pour créer un faux profil, ouvrir un compte bancaire à votre nom, etc. voire monter une escroquerie au faux patron.

Aussi, voici 10 conseils pour vous en protéger :

  1.  Ne publiez jamais de renseignements personnels comme votre date de naissance, votre adresse, votre numéro de téléphone ou tout autre identifiant.
  2. Limitez strictement l’accès à vos renseignements personnels uniquement à vos proches, en allant dans les paramètres.
  3. Évitez de publier les noms de vos enfants, de vos animaux de compagnie… ils sont bien souvent la base de vos mots de passe !
  4. Ne partagez pas de photos ou de vidéos permettant de connaître votre lieu de travail ou d’habitation.
  5. N’acceptez que des personnes connues.
  6. Utilisez un mot de passe différent pour chacun de vos comptes (Facebook, courriel, banque… ).
  7. Utilisez un courriel « poubelle » pour vous identifier et surtout pas votre courriel principal.
  8. Bloquez la fonction géolocalisation de l’application.
  9. Diffusez vos photos de voyage uniquement à votre retour.
  10. Évitez de rejoindre des groupes controversés ou dont vous ne connaissez pas les promoteurs.

Ne croyez pas que,  parce que vous êtes un quidam vous êtes à l’abri. Les cyberdélinquants utilisent des robots qui combinent les données à leur place. Il est souvent plus facile de faire chanter plusieurs petits particuliers qu’une grosse entreprise qui aura de plus gros moyens en cyberdéfense.

4 – un risque de cyberdépendance

C’est un risque qui peut faire sourire, mais combien d’entre nous sont capables de passer ne serait-ce qu’une journée sans consulter un réseau social ? Faites vous même l’expérience et vous verrez !

En 2017, 39% de la population mondiale utilise un réseau social. En France, chaque utilisateur passe en moyenne 1h20 par jour (étude We Are Social Singapore ).

Un bon conseil : désactivez les notifications, ne les consultez que lorsque vous en avez envie, ne soyez plus celui qu’on siffle.

Souvenez-vous : Les réseaux sociaux c’est bien, en abuser ça craint !